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Les enfants doivent-ils obéir ?

Dernière mise à jour : 17 juin 2022




On croit souvent qu’éduquer les enfants, c’est leur apprendre à obéir, que "c’est pour leur bien”, que les enfants qui savent obéir sont heureux, épanouis, construits.


C’est faux. Et c’est même dangereux.



obéir à tout prix ?


"Finis ton assiette ! Mets tes chaussons ! Va faire tes devoirs ! Fais un bisou ! Ce sont les adultes qui commandent !"

Au quotidien, nous bombardons les enfants d’ordres variés, plus ou moins insidieux et c'est souvent notre principal mode d’interaction avec eux dans la précipitation de la journée. Ainsi, on finit facilement par faire l’amalgame entre un enfant obéissant, qui fait ce que les adultes lui disent de faire, sans broncher, sans remettre en question ce qui lui est demandé, et qui, par conséquent facilite notre quotidien, et un enfant “pas sage” qui, au mieux, discute et remet en question "les ordres", au pire, ne fait que ce qu'il veut.

Et si, justement, le plus sage des deux n’était pas celui qu’on croit ?


Un enfant qui obtempère systématiquement, c'est grave. C'est un enfant qu'il faut prendre le temps d'écouter car il ne sait pas le faire lui-même ; c’est un enfant qui va se conformer à ce qui est attendu de lui, sans s’interroger car il a appris à se détacher de ses sensations, de ses envies, de ses besoins.

“Finis ton assiette !” Est-il vraiment pertinent de demander à quelqu’un de manger alors qu’il n’a pas faim ?
“Fais un bisou à Mamie” … no comment.

Car si nos enfants prennent le pli de ne plus s'interroger sur les demandes qu'ils reçoivent et d'obéir sans réfléchir, ils vont progressivement intégrer un état de passivité très pratique pour ceux qui les dirigent mais dramatique pour leur construction et leur intégrité.

Est-elle épanouie celle qui se fait racketter en silence parce qu’on lui a ordonné de donner ses baskets (et de ne rien dire à personne) ? Est-il heureux celui qui obéit à l’adulte qui a une demande sexuelle illégitime ? Les dérives sont là. Il s'agit d'apprendre aux enfants qu'une autre voie est possible, une alternative à la soumission passive où leur voix est légitime.


Car obéir, c’est choisir de se soumettre. Mais pour choisir, il faut avoir une alternative. On ne peut choisir de se soumettre qu’à ce qu’on croit, à ce qui a du sens. Apprenez à vos enfants à se faire confiance. Ecoutez leurs arguments. Écoutez-les. En acceptant de discuter avec eux des ordres qu'ils reçoivent, vous les sortez de leur rôle d'obéissant passif, vous légitimez leur parole et le fait qu'ils puissent remettre en question une autorité.





grandir avec confiance


Vous voulez que vos enfants aient une obéissance consciente ? Qu’ils aient les moyens de choisir d’obéir ? Pour cela, les enfants ont besoin que vous leur fassiez confiance. Allez-y progressivement et surtout, discutez-en avec eux afin de leur faire comprendre que c'est un pacte : vous les laissez être plus autonomes mais ils doivent être à la hauteur de cette responsabilité qui sera progressive.


Voici quelques principes à valider avec eux :


1. Vous leur faites confiance

et vous leur laissez la responsabilité de leurs actes ( en fonction de leur âge bien entendu). Arrêtez de répéter 10 fois chaque ordre ; c’est épuisant pour tout le monde et cela ne mène à rien. Donnez la consigne une fois, en justifiant brièvement: “Mets ton bonnet pour ne pas attraper froid. - je le dis pour toi.” Ça suffit : le message est clair et la conséquence, si l’enfant ne le fait pas, n’est pas grave. En revanche, il en assume les conséquences.


2. Définissez un moment pour discuter avec eux.

Ecoutez leurs arguments, donnez les vôtres. Quand c’est réglé, on ne discute plus : le quotidien est dense, on est pressé, il ne s’agit pas de faire un débat à 8h20 sur l’utilité ou non de mettre un bonnet. La plupart des consignes sont là pour eux, pour prendre soin d’eux, pas pour les embêter. Changer ensemble de paradigme permet de transformer radicalement les rapports de fond avec vos enfants, c'est à dire… .


3. Changez progressivement

Pour les enfants ultra-réticents à l’autorité, même après votre discussion, présentez les choses en douceur : “Je te conseille de… / si j’étais toi… “ puis laissez-la.le prendre sa décision. Ça change tout. Question de perspective. ;) Vous pouvez aussi les rendre plus autonomes en leur proposant des listes de tâches à accomplir sans votre intervention. Cela peut devenir un défi hebdomadaire.


Enfin, n'oublions pas que nos enfants ne désobéissent pas par plaisir. Par défi certainement, pour attirer et garder notre attention, mais aussi pour combattre la frustration d'être passif face à leur éducation et ne pas subir des décisions que parfois, ils ne comprennent pas. Les enfants ont le droit d'avoir leur avis, de l'exprimer, même si la décision finale ne leur appartient pas.


Nos enfants ne nous appartiennent pas et pour s’ouvrir à cette autre vision de l’éducation, il faut accepter de remettre certains principes éducatifs ancestraux en question.

Aucun enfant ne veut être pour ses parents “un enfant vraiment insupportable !”.







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