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3 affirmations -très- dangereuses pour un enfant. (Elles peuvent créer de profonds blocages.)

Dernière mise à jour : 28 janv. 2020



"Tu comprendras quand tu seras grand", "C'est comme ça. Point final." ou encore "mais non, tu n'as pas peur !" Avez-vous déjà entendu ces affirmations ? Elles font partie intégrante du langage couramment utilisé avec les enfants. Nous les avons tous entendues et parfois même utilisées. Or ces phrases sont mensongères et dangereuses, il faut immédiatement les bannir de notre langage, parce qu'à cause de ces 3 affirmations, votre enfant pourrait bien perdre totalement confiance en lui.

Si vous voulez éviter que vos enfants peinent à s'affirmer et souffrent d’un profond manque de légitimité alors lisez attentivement chacun de ces trois conseils. Et vérifiez s'ils vous concernent...



1. Premier mensonge : « Tu comprendras quand tu seras grand.


Quand on regarde évoluer notre enfant dans ses jeux, développer son langage progressivement, on s’imagine parfois qu’il vit dans un monde facile fait de rêves et d’histoires merveilleuses. On en tire la conviction qu’il est de notre devoir de «protéger son insouciance » en lui cachant les idées compliquées de notre vie. La mort, la maladie, la religion, la sexualité, tous ces concepts complexes font pourtant partie intégrante de notre monde. En tenant nos enfants hors de portée de cette complexité, nous commettons une erreur commune mais dont l’impact n’est pas à négliger. Je vais vous expliquer pourquoi.

L'autre jour, Anna, la fille de mon amie Juliette, vient lui demander « Pourquoi la dame elle montre ses seins sur la plage ? ». Il y a alors dans les yeux de cette petite fille curieuse, l’intérêt de comprendre quelque chose qui ne lui est pas habituel et qui l’intrigue. Juliette lui répond, un peu gênée : « je t’expliquerai quand tu seras grande. » Anna est alors furieuse de se sentir "trop petite" pour être considérée et de rester sur le seuil d'un monde dont on lui refuse les clés. Il ne s'agit pas là de lui faire un "exposé sur la nudité" mais de répondre aux questions qu'elle pose. Un enfant qui est prêt à entendre une réponse saura vous poser la question.

Certaines idées abstraites ne sont pas accessibles aux plus petits par manque de connaissances empiriques, mais ne pas leur répondre est un acte très violent pour eux qui remet en question leur légitimité. Avec des mots simples, des métaphores, des histoires, on peut déjà leur expliquer beaucoup de choses. Et quand un sujet nous touche trop, on peut s'aider d'un livre ou un conte.

Expliquez les choses sincèrement avec vos mots à vous. Si le sujet est trop sensible, l’enfant sortira de lui-même de la discussion : cette année, ma fille de 5 ans m’a demandé deux fois si « c’est vrai que c'est les parents qui font les cadeaux de Noël ». A chaque fois que j’ai commencé ma réponse, elle est sortie de la pièce en chantant… : elle pose la question mais n’a pas encore vraiment envie d’entendre la réponse.



2. Deuxième mensonge : "C'est comme ça, un point c'est tout !"


Quand on fait cette réponse à un enfant, on lui fait croire qu'il existe des règles auxquelles il faut obéir aveuglément. On lui refuse l'accès à la compréhension de quelque chose qui le concerne directement or les enfants ont le droit de comprendre nos décisions éducatives, qu'on accepte de les négocier ou non.

Lorsque j'étais enfant, ma mère nous élevait seule tous les trois. Parfois, débordée par nos incessantes questions, elle nous répondait un arbitraire : "c'est comme ça, et pas autrement. Point final." La discussion était close. Je me souviens de la frustration que provoquait en moi cette phrase définitive et hermétique. Je me sentais comme une poupée de chiffon, à la merci des décisions éducatives de mes parents que je n'avais qu'à subir sans les comprendre, et c'était ça le plus violent.

Expliquer aux enfants les règles que nous fixons leur permet aussi de mesurer la portée de leurs actes et les conséquences sur leur entourage, en somme : leur impact dans le monde. Ils ont parfois juste besoin d'entendre notre explication. Un exemple très fréquent, c'est leur besoin d'entendre à quel point on les aime : "Je ne veux pas que tu escalades ce rocher parce que j'ai peur que tu te blesses." Ils savent que c'est interdit, ils ont juste besoin d'entendre à nouveau pourquoi.

En revanche, quand on estime cela nécessaire, on peut dire simplement : "Je ne vais pas répéter cette explication parce que tu l'as déjà eu et que tu as très bien compris."

L'essentiel étant de ne jamais laisser les enfants sans explication, même si on les simplifie à la mesure de leur compréhension.



3. Troisième mensonge : "Mais non tu n'as pas peur !"


Il devrait être interdit de nier les émotions de quelqu'un. C'est un acte grave de dépossession de soi.

Quand un enfant nous confie une émotion ("j'ai peur" ou "je suis triste"…) c'est un appel à l'aide et une grande preuve de confiance car par ce geste, il s'avoue vulnérable et reconnait son incapacité à gérer cette émotion. En niant son émotion, on ajoute à sa souffrance une incompréhension grave : pour beaucoup d'enfants, les adultes ont raison. Ils sont leur référent et ce qu'ils disent est vrai. C'est pour ça qu'il est si grave de mentir à un enfant. Lorsqu'on nie l'émotion d'un enfant, il perd confiance en ce qu'il ressent et il se construit avec des référents qui ne sont pas les siens. Il ne sait plus ce qui le rend triste ni même s'il a le droit d'être triste.

Pour lui répondre, pour l'apaiser, vous pouvez simplement dire à votre enfant : "Tu as peur mais tu n'as pas de raison d'avoir peur. Viens, je vais te montrer … (qu'il n'y a pas de crocodile sous ton lit.)" Reconnaître son émotion et la prendre en considération, même si c'est pour lui montrer qu'elle n'a pas lieu d'être, lui donnera confiance en son ressenti. Votre enfant se sentira légitime et prendra confiance en lui.

N'oublions pas non plus que les enfants ont besoin de notre attention mais qu'ils ne savent pas toujours comment l'attirer. Un enfant qui a "mal au ventre" peut avoir vraiment mal mais peut aussi être "juste" angoissé de retourner à l'école le lundi matin. C'est l'appel à l'aide d'un enfant qui n'a pas encore à sa portée toute la gamme nécessaire pour exprimer ses émotions. En aidant nos enfants à exprimer précisément ce qu'ils ressentent, nous les aidons à savoir qui ils sont. C'est un enjeu majeur pour leur avenir.

Pour aller plus loin, je vous rappelle que les inscriptions aux ateliers de la Carabane sont ouvertes dans toute la France. Ces ateliers permettent justement aux enfants d'exprimer de manière ludique leurs opinions et de prendre confiance en eux.

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